De mes pérégrinations internautesques nocturnes, lorsque le sommeil s'échappe à travers l'écran de mon ordinateur et les fenêtres hypnotiques de mon navigateur, j'ai ramené trois petites pépites. C'est de la variété, moderne, futile, française... Ces trois chansons, interprétées par deux jeunes artistes issues des télé-crochets-réalité de ces dernières années, ne sont ni renversantes, ni révolutionnaires, ni engagées. Elles seront sans doute oubliées dans quelques années, elles ne marqueront pas l'histoire — je les écoute en boucle depuis hier.
Amel Bent a sorti en novembre 2011 un nouvel album, “Délit mineur”. Douze titres qui oscillent entre pop-rock et R&B, sur lesquels quelques noms se sont penchés : Benoît Poher (du groupe Kyo), Jean-Jacques Goldman, Maxime Le Forestier.
Comme d'habitude, les critiques n'ont pas été tendres — parmi les plus justes, qui sonnent comme autant de regrets proportionnels au capital de sympathie dont elle dispose auprès du public, certaines soulignent “un répertoire qui n’est pas à la hauteur de son talent vocal”, et qualifient cet opus de “mineur” à l'instar du nom de la dernière chanson.
L'album n'a rien d'extraordinaire, c'est vrai. L'extraordinaire, précisément, c'est extra-ordinaire. Ça arrive rarement. Entre ces moments exceptionnels, où il arrive qu'un artiste frôle la perfection, il y a des productions moins géniales certes, mais réussies. Ce n'est pas parce que ce n'est pas “génial” ou hors du commun que pour autant la qualité n'est pas au rendez-vous.
En l'occurrence, les deux chansons que j'ai retenues, et s'il n'y avait plus que ces deux-là, je les emporterais volontiers sur mon île déserte, sont d'excellente facture. Les arrangements sont élégants, les textes fins et précis. Les mélodies servent admirablement la voix de la diva — car c'en est une. Et la voix est là. Jeune encore et pleine de promesses. Extrêmement agile. Puissante et douce. Influencée par la technique de Mariah Carey — et il y a pire comme référence de ce point de vue. D'autant qu'à ma connaissance, aucune autre chanteuse française n'est actuellement en mesure d'effectuer ce genre de performance.
Amel Bent nous offre donc deux très jolis cadeaux, deux créations originales, fait notable en ces temps de reprises systématiques masquant le manque d'inspiration de nombreux artistes, et qui sont à déguster, telles des friandises pour l'âme bienfaisantes et généreuses, sans modération.
La troisième “friandise” est signée Jenifer. On peut également, concernant cette chanteuse, nourrir quelques regrets. On sait qu'elle a des dispositions vocales, qui restent à ce jour mal exploitées, voire tout simplement inexploitées.
Elle peine à trouver un style qui lui corresponde réellement. Elle se cantonne pour l'instant dans un registre (trop) léger qui la prive de véritable considération professionnelle et d'une partie d'un public qu'elle pourrait conquérir. Son dernier opus, “Appelle-moi Jen” n'a pas davantage marqué les esprits. Et elle s'est, encore plus que sa consœur, attirée une pluie de jugements désobligeants, cinglants, définitifs.
Pourtant Jenifer progresse. Sa voix est plus maîtrisée, sa diction bien meilleure. Elle semble avoir fait des efforts sur les textes, du moins en ce qui concerne le titre phare de son album, “Je danse”, variation douce-amère sur le thème éternel de la séparation amoureuse noyée pour l'occasion dans les mirages de la nuit : Je danse jusqu'à rire / Je prie le jour de ne jamais revenir / J'ai moins peur à vrai dire / Des vampires que de ton souvenir. Celui-là aussi, pour sa fraîcheur, son tonus et son groove joyeux, je l'emporterais — en ce moment du moins. Pétillante et travaillée, sa petite musique détend et donne gentiment envie de bouger. L'essentiel, en somme, puisque “On est quand même en avance / Dès qu'on connaît quelques pas de danse”.
Amel Bent a sorti en novembre 2011 un nouvel album, “Délit mineur”. Douze titres qui oscillent entre pop-rock et R&B, sur lesquels quelques noms se sont penchés : Benoît Poher (du groupe Kyo), Jean-Jacques Goldman, Maxime Le Forestier.
Comme d'habitude, les critiques n'ont pas été tendres — parmi les plus justes, qui sonnent comme autant de regrets proportionnels au capital de sympathie dont elle dispose auprès du public, certaines soulignent “un répertoire qui n’est pas à la hauteur de son talent vocal”, et qualifient cet opus de “mineur” à l'instar du nom de la dernière chanson.
L'album n'a rien d'extraordinaire, c'est vrai. L'extraordinaire, précisément, c'est extra-ordinaire. Ça arrive rarement. Entre ces moments exceptionnels, où il arrive qu'un artiste frôle la perfection, il y a des productions moins géniales certes, mais réussies. Ce n'est pas parce que ce n'est pas “génial” ou hors du commun que pour autant la qualité n'est pas au rendez-vous.
En l'occurrence, les deux chansons que j'ai retenues, et s'il n'y avait plus que ces deux-là, je les emporterais volontiers sur mon île déserte, sont d'excellente facture. Les arrangements sont élégants, les textes fins et précis. Les mélodies servent admirablement la voix de la diva — car c'en est une. Et la voix est là. Jeune encore et pleine de promesses. Extrêmement agile. Puissante et douce. Influencée par la technique de Mariah Carey — et il y a pire comme référence de ce point de vue. D'autant qu'à ma connaissance, aucune autre chanteuse française n'est actuellement en mesure d'effectuer ce genre de performance.
Amel Bent nous offre donc deux très jolis cadeaux, deux créations originales, fait notable en ces temps de reprises systématiques masquant le manque d'inspiration de nombreux artistes, et qui sont à déguster, telles des friandises pour l'âme bienfaisantes et généreuses, sans modération.
La troisième “friandise” est signée Jenifer. On peut également, concernant cette chanteuse, nourrir quelques regrets. On sait qu'elle a des dispositions vocales, qui restent à ce jour mal exploitées, voire tout simplement inexploitées.
Elle peine à trouver un style qui lui corresponde réellement. Elle se cantonne pour l'instant dans un registre (trop) léger qui la prive de véritable considération professionnelle et d'une partie d'un public qu'elle pourrait conquérir. Son dernier opus, “Appelle-moi Jen” n'a pas davantage marqué les esprits. Et elle s'est, encore plus que sa consœur, attirée une pluie de jugements désobligeants, cinglants, définitifs.
Pourtant Jenifer progresse. Sa voix est plus maîtrisée, sa diction bien meilleure. Elle semble avoir fait des efforts sur les textes, du moins en ce qui concerne le titre phare de son album, “Je danse”, variation douce-amère sur le thème éternel de la séparation amoureuse noyée pour l'occasion dans les mirages de la nuit : Je danse jusqu'à rire / Je prie le jour de ne jamais revenir / J'ai moins peur à vrai dire / Des vampires que de ton souvenir. Celui-là aussi, pour sa fraîcheur, son tonus et son groove joyeux, je l'emporterais — en ce moment du moins. Pétillante et travaillée, sa petite musique détend et donne gentiment envie de bouger. L'essentiel, en somme, puisque “On est quand même en avance / Dès qu'on connaît quelques pas de danse”.