Loin de moi l'idée de faire de la publicité, qu'elle soit directe ou détournée, mais après tout, pourquoi ne pas parler d'un produit quand il sort de l'ordinaire et qu'il s'avère assez ingénieux ?J'avais repéré, allez savoir pourquoi, dans ce magazine qui plombe les mots et agite les photos (à moins que ce ne soit l'inverse), et que mon grand-père de 95 ans me force presque à lire chaque semaine, une annonce plutôt bien réalisée, au graphisme impeccable. C'est sans doute ce qui a dû attirer mon œil — de professionnel de la profession.
La marque Ögon y présentait sa gamme de portefeuilles et j'ai tout de suite craqué, moi qui en cherchais un depuis des lustres sans jamais parvenir à me décider pour ces modèles de maroquinerie classique (si mortellement classiques).
Plus que les couleurs (13 teintes), c'est la conception même de l'objet qui m'a séduit : un portefeuille en aluminium, ultramoderne, qui accueille un bon nombre de cartes de crédit et l'essentiel des papiers d'identité. Avec même, selon ce qu'on y met, la possibilité d'y glisser quelques billets.
J'ai bien aimé aussi l'aspect étui qui s'ouvre et se ferme, entre le porte-monnaie de nos grand-mères et l'étui à cigarettes. Ni une ni deux, hop sur le site et là, enfer et damnation, quasiment plus aucune couleur disponible. Le service commercial m'a vite répondu que les commandes pour les fêtes avaient épuisé les stocks mais que le réassort devait se faire dans les jours suivants (on était début janvier).
Ben oui : un portefeuille vert acide, pourpre ou rose, ça m'enchantait moyen. Je lorgnais sur l'argent. Le noir ou le chocolat, à la rigueur, auraient aussi fait l'affaire, mais...
Quand j'ai reçu ma commande, je n'ai pas été déçu. C'est vraiment une excellente idée et la qualité de fabrication est à la hauteur. Du coup, je me suis un peu mieux renseigné et j'ai découvert que, malgré le nom suédois (et le site truffé d'anglicismes), c'est un Français qui a créé cette marque en 2004. Thomas Marcel (ça ne s'invente pas) séjournait en Suède quand il s'est aperçu que là-bas, les gens avaient détourné leurs étuis à cigarettes pour y ranger leurs cartes de crédit et leurs billets.
De retour en France, il a alors conçu un boîtier approprié, c'est-à-dire plus léger qu'un étui à cigarettes et doté de soufflets intérieurs. Côté style, il s'est inspiré avec bonheur des valises en aluminium des années 30 de Halliburton et Rinowa. Une référence que l'on retrouve notamment sur la face striée des porte-cartes.
Parce qu'en fait, si notre inventeur futé a sans doute commencé par le porte-carte (qui n'est donc destiné qu'aux cartes de crédit), il a ensuite intelligemment décliné son idée avec le portefeuille, légèrement plus grand,
et enfin avec un porte-monnaie “euro monnayeur” pour le moins original.
Un dernier petit point me titillait, en ces temps de politique où les candidats se piquent tous de réindustrialiser le pays. J'ai décroché mon téléphone et posé directement la question : “Vos produits sont-ils fabriqués en France ?” Bon, j'avais déjà acheté mon portefeuille, et quelle que fut la réponse, je n'allais pas le renvoyer. Mon interlocuteur m'a avoué sans détour qu'ils les faisaient fabriquer à Taïwan.
C'est pas du made in
Vous pouvez découvrir tout ça sur le site de Ögon Designs.
